La phase de recherche a été assez complexe malgré le peu de contraintes.
Se mettre d’accord sur un univers graphique n’a pas été simple au vu de nos goûts totalement opposés. Cependant, nous nous sommes mis d’accord sur un principe : respecter l’esprit traditionnel du Kimono Japonais, que ce soit vis à vis de la forme, mais également sur les motifs et les couleurs.
Le motif ICHIMATSU, qui signifie « Motif à carreaux » et est caractérisé par un motif alternant des carreaux de couleurs. On peut le relier avec un motif occidental, le motif tartan, qui nous a fortement inspiré le motif au raccord.
Le motif CHIDORI. Le chidori est un petit échassier (également appelé pluvier) de bon augure. Son nom vient de sa formation, se déplaçant par grand nombre, chidori se traduisant par «mille oiseaux» en japonais. Ce motif est également associé aux motifs à vagues. En effet, le pluvier est un oiseau migrateur, parcourant vents et marées pour parvenir à sa destination. Il représente de nombreuses qualités comme le courage et la détermination à travers les épreuves de la vie.
Les Yokai sont des créatures fantastiques du folklore japonais, ayant donné vie à notre motif placé par la forme mi-organique, mi abstrait.
Couleur du motif au raccord : bleu obtenu par un mélange orangée mixé à un bleu. Assez apaisant, peu saturé se réfère au calme et à la nature, inspiré du bleu « traditionnel» japonais.
L’ensemble des deux couleurs créent une harmonie de bleus, celui des motifs placés penchant vers le vert et celui du motif au raccord vers le bleu grisé.
Couleur du motif placé : neutre et obtenue en désaturant la première couleur, penchant vers une couleur calme, détonne sur l’écru, mais n’agresse pas les yeux.
Ici, le motif placé peut faire penser à un spectre, bienveillant, un ancêtre qui veille sur la famille. Le plus dur concernant le motif, a été les raccords. En effet, en choisissant de faire un all-over sur tout le kimono, en raccordant les manches, avant et dos, chaque raccord devait être calculé au millimètre.
Un lien est également possible avec une inspiration des estampes japonaises, comme par exemple la plus connue, «La grande vague de Kanagawa» ou même le mouvement artistique Ukiyo-e (un mouvement de l’époque d’Edo). Ce mouvement est caractérisé par une volonté de raconter une histoire, le plus souvent grâce à des estampes japonaises en peinture sur bois ou en gravure sur bois.
Workshop réalisé en binôme avec Romain Malabry.
Photographie : Jean Charles QUEFFÉLEC / Modèle : Rose VAILLANT